Granx prix Projet ELICIGESQ à Limoges

Industrie

Le projet EliciGesq reçoit le Grand Prix du Concours d’innovation de l’État 

Le 19 septembre 2024 à Paris, le Limougeaud Rromir Koçi a reçu le Grand Prix du Concours d’innovation de l’État pour le projet EliciGesq, qu’il développe avec le laboratoire E2Lim de l’Université de Limoges et l’entreprise Setexam.

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Le 19 septembre dernier, la cérémonie de remise des prix des Concours d’innovation de l’État a célébré 177 lauréats, dont Rromir Koçi qui a reçu le Grand Prix du concours i-PhD pour le projet ELICIGESQ, mené en collaboration avec le laboratoire E2LIM de l’Université de Limoges et l’entreprise marocaine SETEXAM, un leader mondial de la production d’agar pour les biotechnologies et l’alimentation.

C’est le prix Nobel des doctorats en innovation ! 
Le directeur de l’incubateur de l’Agence pour la valorisation de la recherche universitaire du Limousin(AVRUL), Matthieu Valetas, est élogieux.


Le projet EliciGesq, candidat à l’incubation dans sa structure, figure au palmarès des 10 Grands Prix du prestigieux Concours d’innovation de l’État, volet i-PhD**.

Le projet incarné par Rromir Koçi est lauréat dans la catégorie Transition écologique. L’innovation deeptech, développée au laboratoire E2Lim à Limoges, est un stimulateur de défenses naturelles des plantes (SDN). Appelé aussi « éliciteur », il s’agit d’un extrait isolé depuis les coproduits industriels issus de l’extraction de l’agar-agar à partir d’une algue rouge marine, le Gelidium sesquipedale. Ce SDN permet aux cultures de déclencher leurs propres défenses, à un niveau plus élevé que naturellement et de les rendre plus résistantes face aux parasites ou aux maladies. EliciGesq est né de la coopération entre l’entreprise marocaine Setexam, leader mondial de la production d’agar à usage biotechnologique et alimentaire, et le laboratoire E2Lim.

Le processus d’extraction de l’agar génère beaucoup de coproduits, explique Rromir Koçi. Setexam cherchait à les valoriser et c’est le laboratoire limougeaud, par l’intermédiaire des enseignants-chercheurs Céline Faugeron Girard et Vincent Gloaguen, qui a proposé de travailler sur un stimulateur de défenses naturelles des plantes.


Une 1re thèse a permis d’isoler un extrait prometteur. Un an plus tard, en 2019, Rromir Koçi rejoint le laboratoire E2Lim et commence une thèse destinée à trouver une application concrète à cette solution.

J’ai commencé à tester l’extrait sur la vigne et les cultures de tomates, avec succès. Les mécanismes de défense qu’on vient stimuler étant présents chez toutes les plantes, la solution peut s’appliquer partout, même si cela reste à expérimenter, précise-t-il. C’est un produit inoffensif pour la santé et facilement biodégradable. Il peut réduire jusqu’à 60 % le risque de maladies, et d’autant le recours aux pesticides.


Outre la visibilité offerte par le Concours d’innovation, Rromir Koçi va bénéficier d’un accompagnement pour accélérer son projet. Le futur d’EliciGesq pourrait aussi s’écrire à l’incubateur de l’AVRUL si sa candidature est retenue.

Il va se confronter à deux enjeux majeurs : prouver sa faisabilité à grande échelle et son intérêt économique dans un domaine aussi mature que l’agriculture, prévient Mathieu Valetas. Notre travail, ce sera de trouver les premiers partenaires et d’étendre le champ des possibles.

 

** Le volet i-PhD s’adresse aux jeunes chercheurs. Les volets i-Lab et i-Nov récompensent, eux, des start-up naissantes et confirmées.