plateau présentant des morceaux de céramique

Industrie

À Limoges, GAT trace sa route dans la céramique

En ces temps de tensions énergétiques, beaucoup sont ceux qui cherchent à rendre le quotidien plus « sobre ». Ainsi, le procédé découvert il y a 4 ans par Rémy Farges, ingénieur en céramique pourrait bien remplacer le bitume de nos routes dans un avenir proche.

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C’est en faisant la connaissance de ses 3 associés actuels, spécialisés dans les techniques routières, que Rémi Farges parvient à développer un matériau innovant. En mélangeant de l’argile à un « liquide activateur », Rémi Farges est parvenu à créer un revêtement routier 100% minéral, autrement dit plus durable et écovertueux que le bitume classique, obtenu à partir d’hydrocarbures. « Il possède beaucoup d’avantages : sa fabrication n’émet pas de composés organiques volatils néfastes, il est moins énergivore, insensible aux variations de température, résiste aux intempéries et peut laisser passer l’eau dans certains cas. Tout ceci en fait un matériau beaucoup plus durable », explique Rémi Farges. Ainsi, le revêtement peut être utilisé pour des voies nouvelles ou venir recouvrir des routes existantes pour allonger leur durée de vie.

En 2018, le projet GAT (pour Geopolymer Advanced Technology) a  intégré l’incubateur de l’AVRUL, à ESTER Technopole. Pour celui qui était encore étudiant à l’ENSIL-ENSCI, il n’y avait qu’à traverser la rue… Depuis 2 ans, GAT est devenue une entreprise pleine de promesses, qui peaufine son produit phare dans les locaux de lIRCER*, à l’Université de Limoges. « Il ne s’agit pas de remplacer toutes les routes d’ici demain, dit l’ingénieur. Notre produit est en cours de test sur de gros volumes. Ensuite, nous pourrons solliciter les entreprises et les collectivités ». Ce n’est qu’alors que de futures chaussées, pistes cyclables ou voies piétonnes en céramique à froid pourront voir le jour.

La voirie n’est pas le seul secteur que GAT visé. Rémi Farges peut appliquer son procédé pour la décoration et le funéraire. De la même manière, il incorpore dans l’argile des granulats issus de carrières locales pour créer un substitut au granit. « La majorité des granits sont importés de l’étranger. GAT propose une alternative en circuits courts », précise-t-il.

*institut de recherche sur les céramiques

 

En savoir plus : GAT (pour Geopolymer Advanced Technology) 

GAT