Biopythos fait éclore ses oeufs en céramique à Panazol

Son concept : des oeufs et jarres en céramique inspirés de l’Antiquité, révolutionnant l’élevage du vin. Créée en 2016 au sein de l’incubateur de l’AVRUL, la société aux oeufs de grès a d’abord fait son nid à Bonnac-la-Côte, à partir de 2018.

« Nous avons mis 2 ans à concevoir notre premier prototype : un oeuf en céramique d’une capacité de 225 litres, égale au standard des barriques bordelaises, basé sur le modèle des amphores de la Rome antique »,

raconte Michaël Lesvignes, ingénieur diplômé de l’ENSIL-ENSCI à Limoges. Élaboré en collaboration étroite avec des vignerons, le produit rencontre un franc succès. Au-delà du design esthétique, les professionnels du vin y voient l’opportunité de développer de nouvelles possibilités pour leur précieux nectar.

« La céramique a un double intérêt pour la vinification : contrairement au bois qui produit des tanins, elle est neutre au niveau gustatif. Aussi, elle permet une meilleure oxygénation grâce à une porosité qu’on a la capacité de contrôler selon le besoin du vigneron ».

En moyenne 1,5 fois plus cher qu’une cuve en bois, l’oeuf en céramique a une durée de vie jusqu’à 2 fois plus longue. Au fil des années, Biopythos a développé toute une palette de produits, de l’oeuf de 20 litres à la jarre de 500 litres, en grès ou en porcelaine, coulés dans de grands moules ou fabriqués grâce à l’impression 3D. Un modèle de 1 000 litres est même en cours de conception. Cette diversification est allée de pair avec le remplissage du carnet de commandes de l’entreprise, qui a très vite cherché à s’étendre. C’est dans la zone d’activités du Prouet, à Panazol, que Biopythos a trouvé en 2023 le cadre adapté à son expansion. La société de 7 salariés s’apprête à boucler un 3e recrutement cette année et se tourne vers l’export.

« Nous sommes déjà présents dans tous les vignobles de France, dans les grands comme dans les petits domaines, le plus souvent en bio ou en biodynamie, précise le dirigeant. On retrouve aussi nos oeufs et jarres dans les caves de Suisse, du Royaume-Uni ou encore des États-Unis et nous cherchons à nous implanter dans l’hémisphère sud, au Chili et en Australie notamment, afin de pouvoir lisser sur l’année notre activité qui reste très saisonnière puisqu’elle dépend des vendanges».

Biopythos